3 Leçons de Vin Surprenantes d’un Vigneron du Jura

1. Une rencontre inattendue

 

Lors d’un salon des vins à Strasbourg, j’ai croisé le chemin d’un jeune vigneron du Jura : Nicolas, du Domaine des Ourobord.

 

Dès les premiers échanges, j’ai compris que cette discussion ne serait pas anodine. Parfois, les idées les plus rafraîchissantes ne viennent pas des figures établies, mais de ceux qui observent leur terroir avec des yeux neufs.


Cette rencontre a bouleversé certaines de mes certitudes sur le vin. Et surtout, elle m’a laissé trois leçons à contre-courant que je partage ici.


2. La richesse se cache dans le mélange

 

La première leçon est née… dans le verre.


NG défend une pratique ancienne et fascinante : la complantation. Autrement dit, il plante plusieurs cépages ensemble sur une même parcelle.


Ce jour-là, il m’a versé une cuvée 2023 issue de vieilles vignes où Chardonnay et Savagnin cohabitent à parts égales.

 

Grâce à cette méthode, le vin gagne en complexité et en profondeur.
Plutôt que d’exprimer un seul cépage, il reflète une harmonie vivante entre tension, rondeur et gourmandise.


Le Savagnin apporte de la fraîcheur et de la nervosité, tandis que le Chardonnay enveloppe le tout de notes beurrées et de brioche.
Le vigneron n’impose pas sa main : il accompagne le vin, il laisse le millésime décider.

 

« Ce genre de parcelle, on n’est pas sur un cépage figé. Certains millésimes goûtent plus “chardo”, d’autres plus “savagnin”. Cette variation crée une richesse et une complexité que j’adore. »

 

Ainsi, au lieu de chercher à contrôler la nature, il fait confiance à la diversité.
Et c’est bien là la beauté du vin vivant : il évolue, il surprend, il respire.

 


3. Le trésor méconnu du vignoble alsacien

 

Intrigué, je lui ai demandé ce qu’il pensait du vignoble alsacien.


Sa réponse a fusé : pour lui, l’Alsace possède une richesse de terroirs exceptionnelle, mais souvent méconnue.

 

Selon NG, l’Alsace se définit trop souvent par ses cépages emblématiques : Riesling, Gewurztraminer, Pinot Gris…


Cette image forte, bien qu’elle fasse la renommée de la région, finit parfois par masquer la diversité incroyable de ses sols.

Or, l’Alsace cache une mosaïque géologique rare : granit, calcaire, schiste, grès, volcanique… un puzzle que peu de régions peuvent égaler (source).

 

« Le vignoble alsacien, c’est une richesse de terroirs mal connue. Des terroirs magnifiques et variés que toutes les régions n’ont pas. »

Cette réflexion m’a frappé.
Elle invite à dépasser les étiquettes, à redécouvrir les lieux plutôt que les noms.
Finalement, le vrai trésor alsacien se trouve peut-être sous nos pieds, dans la terre, bien plus que sur les bouteilles.


4. L’émotion avant l’étiquette

 

Enfin, je lui ai demandé son dernier grand coup de cœur en Alsace.


Je m’attendais à un grand cru prestigieux ou à un domaine reconnu. Mais non.
Nicolas m’a parlé d’un vigneron nommé Émilien, et de ses “cuvées de raisin sauvage” (source).

 

Un choix surprenant, presque poétique.
Pour lui, ces vins procurent une émotion brute, une sincérité rare.
Ils rappellent que le vin n’est pas qu’une question d’appellation ou de prestige, mais avant tout une expérience humaine et sensorielle.

« Ces cuvées de raisin sauvage… ça donne des émotions. De vraies émotions. Et je garde un beau souvenir du vigneron aussi. »

Cette phrase résume tout.
Un grand vin, ce n’est pas toujours le plus connu. C’est celui qui émeut.
Celui qu’on n’oublie pas.


5. Au-delà des certitudes

 

Ces trois leçons m’ont profondément marqué.
Elles rappellent qu’il faut parfois oser sortir des cadres pour redécouvrir la richesse du vin.

 

  • Mélanger les cépages pour créer la surprise.

  • Explorer les terroirs oubliés.

  • Chercher l’émotion avant la réputation.

Le monde du vin ne se limite pas aux grandes étiquettes ou aux guides. Il se vit dans la rencontre, dans la curiosité, dans le partage.

 

Alors, la prochaine fois que vous dégusterez un vin, demandez-vous :
Et si le vrai trésor se cachait là où personne ne regarde ?

 

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