Domaine Lindenlaub à Dorlisheim

Dans cet épisode du podcast Du Raisin et des Papilles, nous vous emmenons à la rencontre de Christophe Lindenlaub, vigneron à Dorlisheim en Alsace. Un homme passionné, libre et profondément humain, qui a transformé son domaine familial en un véritable laboratoire de vins vivants. À travers son parcours, ses choix et ses émotions, il nous livre une vision singulière et inspirante du vin nature.

De la ferme de grand-papa au vin nature : une évolution en douceur

Le Domaine Lindenlaub, c’est d’abord une histoire de famille qui remonte à 1759. D’une petite exploitation en polyculture avec vaches, cochons et céréales, le domaine s’est peu à peu spécialisé dans la viticulture sous l’impulsion du père et du grand-père de Christophe.

En 1999, Christophe rejoint officiellement l’aventure avec une idée en tête : le passage au bio. En 2012, le domaine est certifié en agriculture biologique. Puis, le virage se précise : 90 % des vins sont aujourd’hui des vins nature, sans intrants ni sulfites ajoutés. Une évolution à la fois philosophique et intime, exigeante mais profondément libératrice.

Vin nature et supplément d’âme : quand l’émotion prime

Pour Christophe, les vins classiques étaient bons, mais il manquait quelque chose :

"Il manquait une dimension... Ce côté émotionnel, ce supplément d'âme."

Le vin nature, avec ses fermentations libres et son absence de maquillage, révèle une personnalité, une émotion brute, une vibration qui touche le cœur. Il stimule l’imaginaire, les souvenirs, les sens :

"Les gens me disent : 'ça me fait penser à un arbre, à un souvenir d’enfance'..."

Une clientèle à réinventer : entre pédagogie, export et ouverture d’esprit

Changer de style de vin, c’est aussi changer de public. Christophe a dû réapprendre à vendre, à expliquer, à rassurer. Il conseille de carafer les vins nature, de leur laisser le temps de s’exprimer. Aujourd’hui, le domaine exporte dans plus de 15 pays.

Les amateurs ?

  • 👉 La jeune génération curieuse et ouverte.
  • 👉 Les anciens, nostalgiques des vins d’antan.
  • 👉 Et une génération intermédiaire parfois plus réticente.
"Le vin nature n’est pas élitiste. Il est juste vivant, et c’est génial."

💰 Le prix du vin : valoriser le travail, pas l’image

Pour Christophe, un grand vin, ce n’est pas un vin rare, complexe ou cher. C’est un vin qui procure de l’émotion et que l’on a envie de finir :

"Un grand vin, c’est celui qui se vide en premier."

Il dénonce une certaine hypocrisie sur les prix :

"Un grand cru à 3,99 €, ça ne me fait pas bander."

L’Alsace entre tradition et modernité

L’image du vin d’Alsace oscille entre charme désuet et avant-gardisme. Christophe assume cet entre-deux :

"L’Alsace est très tradit, mais aussi moderne par son tourisme, sa vente directe, sa diversité."

Il milite pour une viticulture plus humaine, plus sincère, loin des bâtiments modernes sans âme.

Des cuvées qui racontent des histoires

  • “De l’Autre Côté” (Auxerrois) : tension et gras, un clin d’œil à la diversité.
  • “Des Racines et des Ailes” (Pinot Gris) : entre profondeur du sol et envol aromatique.
  • “Griffe Acérée” (Riesling) : une acidité saillante, vive comme un coup de griffe.
  • “Un Jour Je Serai” (Riesling vieilles vignes) : clin d’œil à Pokémon, vin de garde plein d’âme.

Citations à retenir

  • "Le bon vin, c'est celui que tu bois avec tes copains, celui qui te donne des émotions."
  • "On a rien à cacher. Dans le vin nature, on est collègues, pas concurrents."
  • "Soyez heureux, buvez un verre d’Alsace, et jouissez de la vie."

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